Malgré les préjugés, le « Made In Cameroon » grignote des parts de marché aux marques étrangères. Les marques locales ont su se frayer un chemin et revendiquent 15 % des ventes contre 85 % pour les grosses filiales internationales.
Sur le marché camerounais, les marques céréales infantiles instantanées les plus sollicitées sont : entre autres, Phosphatine Céréales, Blédine, Bledilait, Cerelac, Guigoz… Elles revendiquent, à elles seules, près de 85% des parts de marché, selon des chiffres non officiels.
Les marques locales moins en vue
A côté de ces noms ronflants, le « Made In Cameroon » a su se frayer un chemin malgré les préjugés. Pascaline Nenda, est la promotrice de Lamana, entreprise qui produit les céréales nutritionnelles Blesolac. Interrogée, l’entrepreneure dit vendre environ 200 cartons sont écoulés chaque mois. Elle aurait fait mieux s’il y avait suffisamment de moyens financiers pour produire en quantité industrielle.
« Les consommateurs préfèrent les marques étrangères parce que nous ne communiquons pas suffisamment. Nous n’avons pas les moyens financiers pour faire de la publicité dans les médias et les autres supports. Nous ne produisons pas assez pour être présents sur toutes les surfaces. On ravitaille juste quelques boutiques contrairement aux marques étrangères qui sont partout. Le peu de consommateurs qui achètent nos produits les apprécient », assure Mme Nenda.
Un quasi-monopole des marques étrangères
Lamana n’est pas la seule entreprise locale à résister face à la concurrence européenne. Voire asiatique. NTfoods Sarl produit et commercialise depuis plus bientôt 20 ans la marque Tanty. Thierry Nyamen, son directeur général, rêve de devenir, d’ici quelques années, l’une des fleurons du secteur en Afrique Centrale.
Une ambition louable puisque son taux de progression rapide s’élève aujourd’hui à 20%. « L’essentiel c’est de faire du benchmarking c’est-à-dire apprendre à copier ce qui est bien chez l’autre et l’appliquer. Si vous regardez l’évolution de nos emballages sur le temps, vous allez vous rendre que compte que nous avons mis un accent sur le packaging afin de grignoter quelques parts de marché sur les multinationales qui nous ont fait croire que la quadrichromie des emballages doubles couches avec filmes aluminium étaient l’exclusivité des Européens », explique Thierry Nyamen.
Il faut noter que le quasi-monopole des marques étrangères sur les locales se justifie par plusieurs facteurs : la dépendance culinaire, les gros moyens financiers dont disposent les sociétés étrangères. Mais aussi, la propension du Cameroun pour l’importation des produits de consommation courante.
Christian Happi


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